JUN’Art : l’interview Lady M 

MAFAEL lance JUN’Art, des éditions limitées de dessous de lit JUNO customisés par des artistes. Première collab’ avec l’artiste contemporaine Lady M. L’artiste joue avec les formes et les perspectives dans la collection intitulée Espace.

L’interview Lady M

MAFAEL te contacte et vous avez ce M en commun…

Oui d’ailleurs, c’était le point départ. Pour moi, ce M voulait dire collaboration ! Il y a des signes dans la vie, celui là en était un et c’était une évidence qu’on avance ensemble sur ce projet.

Le M est pour moi une lettre positive, elle est le symbole d’une quête de soi. On monte sur les lignes, on monte, on monte… Je vois le M dans sa montée et non dans les creux. J’ai aussi choisi cette lettre parce que c’est le premier son phonétique de « Emilie » (ndlr le nom de l’artiste est :Emilie Sajot). Quand j’ai développé mon travail personnel, j’ai eu envie d’un nom qui résonnerait comme le démarrage d’un nouveau cycle. Je ne cache pas qui j’étais avant. Ce M, c’est une naissance et je suis heureuse de partager cette énergie positive avec MAFAEL.

Quelle fut ta première réflexion quand MAFAEL t’a proposé de customiser le lit au plafond JUNO ?

Ma première réflexion ! je me suis tout de suite dit que c’était intéressant d’apporter une touche artistique sur du mobilier. Je n’avais jamais travaillé sur des meubles, c’est un support différent, une autre dimension. C’était un nouveau challenge. Et, je ne connaissais pas le concept du lit au plafond, je trouvais super ce lit qui monte et donne de la place en plus à une petite pièce. Cela rejoint clairement mes recherches artistiques autour de la notion d’espace.

Que souhaites-tu transmettre à travers ton œuvre « Espace » pour JUN’Art ?

Je me suis tout de suite imaginée comme détentrice du lit JUN’Art.

Je voulais créer une sensation d’ouverture et d’espace qui permette de s’évader tout en jouant avec des teintes organiques qui se fondent avec le mobilier. Je voulais apporter une ouverture dans le petit espace dans lequel se retrouvera le lit JUN’Art. J’ai employé le bleu, couleur qui m’apaise et qui évoque le ciel. Je voulais jouer avec les éléments, le bleu pour l’eau et l’air et les teintes crèmes pour le bois, la terre.

Et, le résultat ?

Ah j’adore ! On est toujours intrigué avant de voir le résultat final. Quand on entre dans la pièce, on a un parti pris tout en restant dans un univers naturel. C’était ça que je souhaitais transmettre. Je trouve super de se dire que des personnes vont mettre de l’art chez eux d’une manière ludique et originale.

Est-ce ta première collaboration avec une marque ?

Récemment, j’ai travaillé sur un vélo donc c’était restreint en terme de surface et ça a fonctionné. Au mois de mai 2019, j’ai travaillé sur une fresque de 150 mètres carrés ! j’ai du mal à peindre sur des formats trop petits, je m’éclate sur des murs. Mon travail est un travail d’espace, il me faut de la dimension, je dois pouvoir m’exprimer librement.

Comment un petit gabarit comme le tien parvient-il faire une œuvre de 150 m2 ? Peux-tu nous parler de ce projet, comment tu y es-tu prise ?

C’était un projet pour le clos du chêne, un centre commercial du Val de Marne. Une douzaine d’artistes (ndlr : au côté de Vinnie, Akhine ou encore Speedy Graphito…) ont été invités à s’emparer des façades du centre. J’ai tout de suite accepté, j’ai besoin de me surpasser, c’est un vrai moteur.

Bien sûr, il y a eu un travail préalable pour créer les formes et j’ai constitué une équipe. Il faut savoir s’entourer. Les gestes sont tellement grands et on a besoin d’un coup de main entre la conduite de la nacelle, les tracés aux fils, la peinture… C’était un super projet parce qu’il n’est pas élitiste, l’art devient accessible à tous.

Avant cela, tu es partie en résidence aux États-Unis…

Oui, j’ai eu l’opportunité de partir à Miami avec un galeriste français installé là-bas, Fabien Castanier. Il existe une effervescence artistique incroyable avec les foires comme Art Basel. J’étais en résidence avec des artistes venus des quatre coins du monde, c’est un moment unique d’échanges et de partage. C’est aussi un temps j’ai mis ma vie sociale entre parenthèse et cela permet d’entrer dans une forme d’introspection et d’être face à soi-même. C’est là-bas que j’ai démarré le projet sur l’espace.

Quel aura été ton temps fort sur place ?

J’ai participé à une exposition collective et mon galeriste m’a proposé de composer la première pièce de l’expo. C’était inattendu, j’avais le champ libre du sol au plafond. C’était ma première installation et je voulais que le public se sente en totale immersion avec ma création. J’ai d’ailleurs fait l’expérience de cette immersion en entrant en même temps que les visiteurs. C’était chouette, ils ont tout de suite adhéré.

J’ai fait vivre les toiles dans l’espace tout en créant une sorte d’anamorphose, j’ai prolongé mes toiles sur les murs, le sol, le plafond avec des motifs et lignes infinies… Je me suis aussi éclatée avec les matières et couleurs en explorant des textures métalliques, du rouge vif, du jaune, bleu de cæruleum…

A propos des matériaux et des textures, on sent qu’ils font partie intégrante de ta création, est-ce une quête permanente ?

La matière est clairement ancrée dans mon travail. Pendant 12 ans j’ai travaillé comme peintre et restauratrice en décor d’opéra et de théâtre, j’ai appris toutes les techniques de matières, de textures et de patines. Je compare la matière à des recettes de cuisine.

Aux États-Unis, j’ai eu le temps de rechercher des nouvelles matières tout en utilisant des techniques que je connaissais. J’avais une recette de rouille que je voulais adapter à la recette Lady M en la liant à des pigments et obtenir un lavis, un glacis propre à mon travail. Il faut aussi respecter un temps de séchage, ce sont des couches et des couches. Cela prend du temps avant d’obtenir le résultat attendu. Du coup, je travaille souvent sur deux œuvres simultanément en passant du croquis à la peinture.

Un dernier partage avant de nous quitter ?

J’ai envie de transmettre mon dynamisme, ma joie. Le but de ma création c’est de transmettre mon énergie et de partager une certaine thérapie de la couleur.

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